Par RichardTrois
Elle est là, la photo officielle du Président François Hollande. Prise par Raymond Depardon dans les jardins de l’Elysée. A main levée comme le montre le « making-of », pardon, les coulisses de cette photo. A peine prise et déjà entrée dans l’Histoire.
© La Documentation française. Photo Raymond Depardon
On va bien sûr la détourner jusqu’à plus soif (The times they are LoL aurait dit Dylan, l’époque est au LoL NdT). On va la comparer à celles des prédécesseurs. Notamment à celle de Jacques Chirac prise elle aussi dans la verdure des Jardins de l’Elysée.
C’est pourtant simple. Elle a toutes les caractéristiques évoquées par Raymond Depardon dans les quelques lignes qu’il a consacré à François Hollande dans son livre Photographies de Personnalités Politiques (PPP) publié en 2006 :
« Il connaît bien les gens de sa région, il est simple, précis, direct, il écoute bien, il répond. On voit qu’il a l’habitude de se mettre à la hauteur de tous les hommes. C’est déjà une qualité. On pourrait penser que c’est pour le photographe. Non ! Il est populaire dans cette ville de Tulle. Il me confie que les photographes politiques lui demandent des choses trop osées, voir impossibles. Je lui explique que c’est une contagion du conceptuel qui envahit le réel, qu’il faut refuser pour donner la priorité aux photographies saisies sur le vif. »
La photo de Raymond Depardon est là aussi prise « à hauteur d’homme », en très légère contre-plongée. Comme pour la photographie officielle de François Mitterrand prise, elle, dans la bibliothèque de l’Elysée par Gisèle Freud. Et contrairement à la photographie de Jacques Chirac où la contre-plongée choisie par Bettina Rheims magnifiait la grandeur… de taille du Président corrèzien.
Jacques Chirac Photographie Officielle – © La Documentation française. Photo Bettina Rheims.
Et puis malgré le caractère posé de toute photographie officielle, cette photographie de Raymond Depardon reste selon les mots de l’auteur « saisie sur le vif » pendant que François Hollande marche… vers un avenir que l’on souhaite radieux pour le pays.
La lumière est d’ailleurs radieuse quand bien même la photographie ait été prise à l’ombre des arbres du jardin.
Les arbres. Voilà une présence qui aurait beaucoup plu à François Mitterrand dont on connaissait l’amour pour les arbres, pour la forêt française. La présence de ce peuplier sur la droite ferme la composition de l’image et crée un parallèle avec le Président qui renforce sa stature.
On peut lire l’image en deux parties. Au soleil, sur la gauche, les drapeaux français et européens, l’international et à droite, dans l’ombre, l’arbre, l’enracinement, le terroir. L’arbre aussi qui, depuis Saint-Louis et son chène, est un symbole de la Justice. Et au milieu, le Président et l’Elysée.
Voilà somme toute une belle image, un beau portrait de Raymond Depardon où l’on retrouve ces points commun entre le photographe-cinéaste et le nouveau président, points communs que nous évoquions dans un précédent article. L’amour de la France rurale, celle des petites sous-préfectures, des villages, de la paysannerie. La recherche de la Justice. Une justice que Raymond Depardon a fait découvrir à de très nombreux français au travers de ses films « 10ème Chambre » et « Délits Flagrants ».
Un portrait équilibré, carré mais finalement dynamique et juste comme on l’espère de ce quinquennat qui s’ouvre.
La photo officielle sur le site de l’Elysée en cliquant ici.
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